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Interview Ynk de Heet Seas, Décembre 2009

-Salut Heet Seas, faisons un topo : le groupe est né en 2005, quelques changements de line-up, une poignée de concerts, 2 premiers albums sortis et un troisième qui sort bientôt en l’espace d’un an, c’est exact ?
Tout à fait, création du groupe avec Batt après la composition du premier des trois albums instrumentaux qui donneront ses bases à notre musique du début. Le meilleur de ces albums a été compilé dans l’album Ynk’s [0] en 2009 pour respecter l’ordre des choses. Nous avons effectivement fait quelques concerts avec les premiers line-up le temps de se rôder mais avons arrêté avec l’arrivée de JL et plus tard Vyküü en 2008.

-Seulement un an entre le nouvel album [3] et ses deux prédécesseurs…travail bâclé ou grosse inspiration ?
Grosse inspiration! Cet album est d’ailleurs très difficile à boucler et prend pas mal de retard. La raison à ça est que le processus d’enregistrement et de composition a un peu changé par rapport à celui de [1] et [2]. Toutes les bases de ce nouvel album étaient là en décembre dernier (et donc à la sortie des précédents), je pensais donc que tout irait très vite, et j’avais vraiment envie de faire quelque chose de très différent, mais en avançant je me suis rendu compte grâce aux autres que le groupe n’était pas assez « mûr » pour s’éloigner autant du son des débuts. J’ai donc décidé de réenregistrer de grosses guitares, faire appel à des effets caractéristiques des premiers albums, afin que la progression soit plus douce. L’album est actuellement en mixage mais j’ai tendance à ajouter sans cesse de nouveaux éléments et en supprimer d’autres, ce qui m’amène à l’éventualité de sortir deux versions bien différentes, une plus traditionnelle et une plus…audacieuse et proche de mon idée de départ…ou pas. En tout cas il y aura des remixes et des versions longues.

-Vos influences ont-elles évolué depuis vos débuts ?
Je pense que les membres du groupe s’efforcent à travers Heet Seas de jouer autrement et de tirer parti de leurs influences les plus variées et peut être moins « sauvages ». On peut voir sur notre page Myspace quelques albums marquants pour chacun d’entre nous, et heureusement il n’y a pas que du métal chez JL, Batt et Vyküü. Pour ma part ça fait bien longtemps que je n’écoute plus vraiment de métal, à part quelques classiques et quelques nouveautés par curiosité, mais ma démarche est surtout de rechercher l’émotion, peut être un peu au détriment de la puissance. Je m’intéresse davantage aux racines des musiques modernes et au dépouillement propice à l’émotion, ce qui me ramène à composer comme au tout début…pas de regrets donc, le tout est que les autres acceptent ces idées, ce qui n’est jamais gagné d’avance.

-Y a-t-il des influences non-musicales dans le monde de Heet Seas ?
L’idée de Heet Seas est de proposer à chaque album un nouveau concept, de nouvelles histoires à dormir debout. Chaque album pourrait ressembler à un recueil de nouvelles, au service d’un concept général qui est celui de l’ « absurdité délirante dans un contexte social pourrissant » (terme que j’ai déjà utilisé et qui est toujours d’actualité) avec beaucoup de cynisme. Il y a donc deux éléments essentiels : humour noir et dérision. Il y a aussi une grande importance dans le visuel des pochettes, que je fais moi-même pour garder une cohésion parfaite entre musique et visuel. Les influences majeures de ce style sont sans doute liés au travail de Tex Avery, à une certaine période des Looney Tunes, à l’expressionisme, aux monstres, aux concepts de la transformation que je me fait une choix d’injecter dans des faits divers à priori banals. Une sorte d’envers du décor complètement surréaliste des quotidiens moroses. Mieux : Heet Seas, c’est l’opposition entre la mélancolie du réel et le délire violent de l’imaginaire contemporain qu’il a engendré…débrouillez vous avec ça ! (rires).

-Heet Seas opère une fusion assez inhabituelle de styles, ainsi qu’une certaine ambigüité de l’image, pouvez vous nous en dire plus ?
Heu………..heu……….heu…………ça correspond à une démarche que j’ai déjà décrite, à savoir jouer sur un fort contraste d’humeurs et de styles musicaux. Je compose comme la musique d’un film, il faut que la bande son corresponde à l’ « image ». Nous faisons une musique relativement éclectique mais dont l’organisation est je trouve assez alternative. En exagérant un peu, je dirais que pour faire du lourd, je vais emprunter à de l’indus et du métal, pour faire répétitif, je vais jouer sur du post-punk et de la cold-wave, pour les creux, ce sera des ambiances post-rock ou ambient (et pourtant je hais l’ambient !), pour un peu de fraîcheur, ce sera vers la world music que je vais me tourner, etc. etc. etc.

-Le groupe est aujourd’hui constitué de vous 4 après avoir été 3, 5 puis 2 puis 3… comment gérez vous l’image du groupe et comment se passeront les futurs concerts ?
Je pense que la composition du groupe est assez atypique… Au tout début le groupe était composé en partie de musiciens encore en apprentissage de leur instrument et il était difficile d’obtenir un bon résultat et le tout était assez frustrant. Aujourd’hui le problème est autre : je joue avec trois heavy-metalleux (pour faire court bien sûr) qui sont donc en majorité « stylistique » dans Heet Seas. Il faut donc canaliser l’énergie générale pour aller dans le sens de Heet Seas, qui n’est pas franchement métal. Pour les concerts, j’attend du groupe qu’il donne le meilleur de lui-même et surtout qu’il s’éclate, que chacun joue avec ce qu’il a envie de jouer et de la manière dont il veut en jouer.

-Comment se passe la composition d’un album tel que [3], quelles ont été les étapes clés ?
Le but de cet album est d’immerger l’auditeur et doit donc, plus encore que [1] et [2], s’écouter d’un bout à l’autre. Ce n’est pas un album facile comparé aux autres. Comme je l’ai dis, au départ il devait être très différent des albums précédents et avec le temps (l’enregistrement a vraiment duré longtemps) il a fini par rejoindre le son typique de Heet Seas, bien que les éléments fussent déjà là au début. Ces différents éléments propres à notre musique ont été bouleversé, déplacé, pour d’une part surprendre ceux qui connaissaient nos codes sur le bout des doigts et d’autre part pour leur conseiller de ne pas trop les chercher sur le prochain album. Pour donc parler rapidement des étapes clés, la composition principale a eu lieu autour du mixage et de la sortie des albums [1] et [2] l’an dernier, puis l’enregistrement a pris beaucoup de temps, jusqu’à Octobre où le mixage a commencé, accompagné d’enregistrements supplémentaires qui se sont montré décisifs. Le reste du groupe n’a pas entendu le moindre morceau jusqu’à il y a quelques semaines, pour garder la même ligne directrice que l’album soit bon ou mauvais. J’ai donc réalisé que l’album demandait un temps d’adaptation et de la réécoute, ce qui est je trouve une bonne chose, mais il faut dire que le format des titres, l’organisation des morceaux le long de l’album et leurs structures ne permettent pas de le connaitre rapidement…nous verrons ce que ça donne mais ma ligne directrice a été respecté.

-A quoi devront nous nous attendre pour les prochains shows ? Quelques surprises ?
Les répètes commencent dans un mois ou deux, et on va dès le début se forcer à être le plus carré possible…ce qui n’était pas le cas de nos anciens concerts, purement merdiques. Nous joueront un maximum de titres par concert (nous avons quand même 3 albums à promouvoir! Ouargh !), pour la plupart en versions remaniées, et nous ne mettrons pas de côté l’aspect électronique ! Nous travaillons sur des designs, organisations de scènes, projections et light show.

-Des projets à long ou court terme ?
La composition de l’album [4] (dont le sous titre habituel sera…..Health), l’adaptation symphonico-acoustique des certains morceaux dans une compilation intitulée [A Silent Movie], et surtout..surtout….la sortie en CD de tous nos albums, prévue pour 2011. Je parlerai de tout ça au fur et à mesure sur notre blogue.

-Et bien merci, et longue vie à vous !
De même, et surtout Dieu te bénisse Billy.


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Interview de Heet Seas sur Core and Co, Décembre 2008





Tout d'abord, comment procèdez-vous pour composer, sachant que Yanik habite Le Mans? Est-ce une véritable difficulté pour le groupe ?
Yanik : Hello Will. Alors disons que pour composer...et bien cela fait quatre
mois que j'habite au Mans, ce qui correspond à ce qu'il a fallut comme
temps pour simplement enregistrer quelques overdubs et surtout mixer,
puis masteriser les deux albums d'Heet seas, ce que
j'ai fait moi-même (faute de moyens et aussi par soucis de confier un
tel travail à quelqu'un qui aurait pu dénaturer tout le son du projet,
vu que j'avait une idée très précise du travail final).
Le travail
de composition est plutôt quelque chose que je me réserve en grande
partie depuis le début, les autres membres ayant une tache plus précise
à donner pour les phases d'enregistrement. Cela dit je leur ai confié
la lourde tache de composer eux-mêmes un futur album du groupe,
histoire de me faire pardonner... Il faut dire aussi que les autres ont
de leur côte leurs projets à eux , Speed Science, Moonwrath et Wayfarer.
Bat : Pour ma part, je considère ce projet depuis quelques temps comme un
"projet-studio". Alors quand on travaille tous devant un PC et
qu'internet permet de se transmettre les différentes ébauches de
batteries guitares ou synthé, ça reste assez simple. D'autre part, Ynk
compose tout dans son coin et je n'ai ensuite plus qu'à écouter et
composer (ce qui se fait très vite en général (je dois beaucoup au fait
d'avoir pu apprendre à jouer en groupe dès que je me suis mis à la
batterie)).

 
Quel a été l'élément déclencheur, collectivement ou individuellement, 
de la naissance du groupe ?
Yanik : En fait, avant Heet seas, j'avais monté un groupe de métal indus 

mélodique insupportable nommé LAPSE. J'y jouais uniquement de la guitare, 
je ne faisais même pas de voix, il y avait une chanteuse pour ça, 
mais je me devais de toutcontrôler, de manière presque totalitaire. 
Je composais en permanence
des concepts mélos et dans le ton de la musique, qui au final n'ont
jamais vu le jour puisque ça a avorté assez rapidement. Après ça, j'ai
décidé de me lancer dans l'univers de la MAO en lâchant complètement
les guitares et ai donc composé "Tales From A Quiet Attic" (vous pouvez
y trouver la première version de "Crayfish"). Etant plutôt content du
résultat, j'ai demandé à mon frère Bat de construire avec moi un projet
plus collectif.. Même si je compose seul, je trouve que c'est plus
intéressant d'écouter un projet collectif plutôt qu'un mec tout seul
déguisé en groupe.. le fameux "Nine Inch Nails IS Trent Reznor", ça je
trouve pas ça intéressant alors que j'aime donner de la liberté aux
autres, tout en veillant à... l'intégrité du projet.
J'ai donc fait l'inverse de "Lapse" avec Heet seas,
en me donnant une liberté totale dans la musique, et en écrivant les
paroles les moins personnelles possibles et les moins engagées. On
obtient quelque chose d'ambigu, des histoires absurdes et irréelles
mêlées à une musique directe mais aventureuse. Un peu comme le faisait
Genesis (première époque) avec leurs ingrédients à eux et leur talent
démesuré.

 
Heet seas a t-il des influences très précises sur lesquelles il s'appuie plus
directement, ou est-il le résultat d'une somme d'influences dont il
réalise l'amalgame ?

Yanik : Je dirais que mes influences sont forcément les plus voyantes dans notre musique,
mais Bat compose toutes ses parties comme il le sent, et comme il est
plutôt métal, ça colore fortement le tout.
Pour JL et Vyküü, c'est
pas pareil, ils sont là depuis trop peu de temps, mais comme je le
disais, je pense essayer un truc intéressant pour le 4e album. Au final
je dirais qu'un groupe nous lie tous, c'est Metallica. Comme beaucoup,
ce groupe nous a beaucoup influencé, et on peut donc le sentir dans la
batterie, ainsi que dans les guitares, le chant, et même peut être la
façon dont j'utilise les machines. Après je pense que je compose en
espérant réentendre ce que j'aime dans mes fameuses influences,
l'accessibilité sombre de Depeche Mode et Talk Talk, la liberté sonore
de Ministry et Killing Joke, le format long et épique de Genesis et la
folie de Peter Gabriel, et le dosage impeccable de Metallica. J'en
oublie forcément mais je pense que ce sont les ingrédients principaux.
Bat : Mes parties de batteries sont totalement le fruit du hasard à la
base. Quand on habite sous le même toit, on entend forcément la musique
qui passe dans la chambre d'à côté, et du coup tous ces batteurs que je
ne connaissais pas me sont revenus d'un coup lors de la décision de
monter le groupe. Ce qui m'a donné au début un style totalement
impersonnel, que j'ai réussi finalement à dompter et que j'aime
accommoder maintenant dans tout ce que je fais. C'est comme ça que vous
pouvez trouver des parties-batteries presque electro dans mon groupe de
thrash (Speed Science), et des parties presque thrash dans mon groupe
electro (Heet seas donc). Ce style que je ressens
propre à moi par contre ne ressort pas du tout dans le dernier projet
qui m'a accueilli (Moonwrath) car la mentalité n'est pas la même.
Peut-être ais-je fais une liaison Speed Science/Heet seas sans trop m'en rendre compte.
Yanik : Le rapport entre l'electro-indus et l'urgence heavy metal
m'interresse.. d'ailleurs on peut trouver dans nos albums quelques
traces de "twin guitars", un truc que j'adore et que j'avais délaissé
pendant des années, me concentrant sur l'electronique et les sons
numeriques, mais je reviens peu à peu à expérimenter la guitare.

 
Vos goûts respectifs correspondent-ils parfaitement à ces influences ?
Yanik : Et bien...oui. Je suis du genre à écouter un million de fois un
artiste pour en cerner toutes les subtilités, donc ceux que j'ai cité
au dessus sont encore dans mes playlists. Même si j'ai toujours un
album qui tourne en boucle (d'ailleurs en ce moment c'est "Spirit Of
Eden" de Talk Talk). En tout cas, je peux dire que je n'écoute pas de
métal.
Bat : Et bien... non. Au final, et comme je le disais à la
première question, j'ai plus essayé de reproduire ce que j'entendais
jouer chez les groupes écoutés par mon frère plutôt que de me laisser
envahir par mes propres influences (nouveau projet=NOUVEAU projet).
Pour la chanson "Dirty March Of A Weak Giant" par exemple, il m'aurait
été facile de jouer du Soulfy-Machine Head pour que ça pète, mais c'est
en pensant tout de suite à Skinny Puppy que je me suis le plus éclaté à
composer pour celle-ci.

 
Quel regard portez-vous sur la scène locale, donc amienoise, et l'avènement de formations telles que les MOLLY'S ?
Quels sont vos échanges avec ceux-ci? (par extension donc, les Beyonders, Milk, The Void, The Chils etc...).

Yanik : Le "Revival Rock" Français sent le moisi pour moi. Si la scène
Amiénoise est gouvernée par Milk ou les Beyonders, et bien pour avoir
joué avec eux, je peux vous dire que j'suis pas mécontent d'être
ailleurs. Les Beyonders nous ont appris qu'il ne fallait pas faire une
première partie électronique avec une tête d'affiche alcoolique..mais
cela dit je garde un souvenir impérissable de la prestation
charismatique du chanteur.. Quant à Milk...j'pense qu'on en parlera
quand la brique de lait sera périmée! Je ne dis pas ça gratuitement,
les gens de ces deux groupes n'ont aucune courtoisie ni aucun
professionnalisme avec les musiciens d'autres univers. Ce sont des
donneurs de leçon irrespectueux.
JL : La scène Amiénoise est
véritablement à l'agonie (point de vue scène underground). Il n'y a
effectivement plus personne dans les concerts... Il est vrai aussi
qu'il y a de moins en moins d'endroits qui acceptent de nous faire
jouer. Mais surtout l'événement qui me permet d'affirmer ça a été sur
la tournée de Lycosia/Sixteen Sinners, qui est passé par Amiens, et
dont j'étais le coorganisateur pour la date amiénoise, a été à la
limite du fiasco. Le programme était attractif, une performance
artistique (Heet seas aurait du faire la première
partie), 3 concerts, des mix entre chaque changement de plateau, il y
avait vraiment de la "matière", mais non.... L'endroit n'était peut
être pas approprié certes, mais on attendait largement le double de
monde, et c'est triste de se dire que finalement il n'y a plus aucun
intérêt a jouer sur Amiens. Le publique reste caché.
Bat : Ohlala oui c'est vrai les Beyonders...Allez, mis à part la bière collante
qu'ils ont balancé sur tout notre matos (n'ayant pas le leur), disons
que j'ai bien rigolé. Pour ce qui est de Milk...leur batteur est très
bon, je le connais assez bien et je crois sincèrement en son potentiel,
on sent qu'il aime ce qu'il fait. Mais tout ça est gâché par la
prétention démesurée de la chanteuse (peut-être trop jeune?
Espérons-le). C'est dommage, car mis à part ça j'ai trouvé leur
prestation plutôt chiadée, même pour un style qui ne me touche pas
forcément.

 
Lors de vos prestations Amienoises êtes vous parvenus à attirer un public un tant soi peu conséquent ?
Yanik : Non. On a pas vraiment fait ce qu'il fallait pour non plus au niveau
promo. Mais personnellement j'aime faire un concert pour le plaisir de
jouer dans un nouvel endroit, même si ça s'est presque limité au caveau
mortuaire du BABYLONE d'Amiens (pour les connaisseurs). Donc le but
n'était pas d'avoir du monde à ces concerts, surtout dans notre
registre. Ni pour faire de l'argent, nos albums sont d'ailleurs
gratuits.
Bat : Conséquent, non pas vraiment. A Amiens si vous
voulez remplir un bar il faut amener tous vos potes (en général bien
sûr). Mais je garde quand même quelques bons souvenirs, comme ces gens
que je ne connaissait pas et qui viennent vous dire que votre solo
était cool ou bien qui repartent de la soirée en sifflant une de vos
chanson dans la rue. Si on touche ne serait-ce qu'une seule personne,
on se dit qu'on a pas bossé pour rien, c'est agréable.

Quelles
sont vos ambitions vis-à-vis du groupe? Souhaitez vous le faire
perdurer, voire vivre de votre art, ou est-il voué à rester un plaisir,
un vecteur d'échange ?

Yanik : Un plaisir, j'ai abandonné tout espoir de vivre de l'art, surtout de la
musique. Sauf peut-être pour me faire un peu d'argent de poche à
l'occasion mais l'occasion ne s'est pas encore présenté. Question
projets, il y en a puisque je compose en ce moment le 3e album, qui est
déjà bien avancé (la pochette est déjà sur le myspace donc c'est pas
une connerie), et je commence à songer à un gros concert, une sorte de
spectacle très visuel avec beaucoup de nos morceaux, histoire qu'ils
aient une existence live. Mais je prend souvent le temps d'imaginer
avant de projeter.
Bat : Vivre de ça, non non. On verra où cela nous
mène mais même si tout tombe à l'eau, pour ce projet ou pour un autre,
je me dis que les fous-rires et autres émotions pas mal fortes
ressenties en répètes ou en concert me feront de bons souvenirs quoi
qu'il en soit. (comment? et les prises de têtes?...euh..attendez je
passe sous un tunnel...).

Suite à la question précédente, que vous apporte le groupe d'un point de vue "humain" ?
Yanik : et bien...j'ai passé beaucoup de temps à chercher des membres pour répéter la musique d'Heet seas, et au final je préfère inviter des amis comme JL et Vyxou à se joindre
au projet, c'est plus agréable. Quant à Bat, ça semblait assez logique
de lui proposer le projet puisque nous avons appris ensemble la
musique, et tout ce que nous avions comme groupe était un groupe
parodique de Sepultura/Soulfly... Le meilleur batteur que je
connaissais était mon frère, pourquoi se priver?
Bat : Merci
JL : D'un point de vue humain, je suis très heureux que Ynk m'est invité à
me joindre à ce projet. Quand je suis arrivé il y a maintenant à peu
près un an et demi, il avait besoin d'un gratteux pour une date (qui a
vraiment été génial), et je n'était pas du tout dans l'electro, mais Heet seas
m'a vraiment mit dedans et converti, maintenant j'adhère a 100%. Ynk
est un excellent compositeur, j'ai connu LAPSE, il nous avait dépanné
un concert avec Speed Science car nous n'avions plus de bassiste. Ca
fait plus de 5 ans que je joue dans Speed Science avec Bat, bref les
choses se sont faites assez naturellement, et l'arrivée de Vyküü et de
son talent pour la 4 cordes a véritablement finalisé le projet, je n'ai
qu'une hâte, (re)commencer les concerts !!!
 
Quelles orientations pensez-vous donner à Heet seas à l'avenir ?
Yanik : Deux sorties par an (au moins un album). Questions orientation
musicale, ça dépend de beaucoup de choses.. Il y a beaucoup de
différences d'un album à l'autre. [1] est primaire, massif et il
tâtonne beaucoup. On est proche de mes vieilles influences, avec toutes
ces guitares métal et ce côté super dépouillé. D'ailleurs j'ai fait la
pochette dans cette optique (les deux hommes préhistoriques, qui
illustrent par ailleurs le morceau "A Great Song From The Den", sont
une référence à l'époque où Bat et moi n'étions que 2 à jouer en
terrain inconnu sans trop savoir où aller..le début de tout). L 'album
[2] est plus décomplexé, les compositions sont plus courtes dans
l'ensemble et couvrent plus de styles musicaux. J'y ai expérimenté
beaucoup de choses sur le son et les arrangements, c'est pourquoi [2]
est bien plus mélodique. Le 3e album est pour l'instant assez lent,
touche davantage à la new-wave en étant beaucoup plus progressif et
mélancolique, avec des compos très longues! Mais on verra quand il sera
bouclé! Il sortira donc en 2009 mais avant lui nous mettrons en ligne
"Bee-Tracks", une compilation de versions longues, de versions courtes,
de remixes et d'inédits. En bref Heet seas ne
s'impose pas de contraintes stylistiques, les albums auront toujours
une belle part d'instrumentales, plusieurs couches de voix, des
guitares, des machines, des histoires à dormir debout, des pochettes
que je prendrai plaisir à dessiner. Un groupe crédible est un groupe
qui doit savoir où il veut aller. 
 
Pour finir sur une note amusante, que pensez-vous du retour des mythiques
GUNS N'ROSES et de leur (très faiblard à mon goût) "Chinese democracy" ?

Bat : Personnellement je ne connais pas Guns n'roses. Mais l'autre jour
j'ai écouté un titre de cet album qui devait être un single je pense,
et j'ai plutôt accroché dans le sens où je m'attendais à quelque chose
de pépère (un préjugé), au final j'y ai trouvé des accents ressemblant
à des choses que j'écoute depuis le début. Partant de là peut-être
qu'ils ont une chance de conquérir de nouveaux fans. Mais apparemment
ils sont bien partis pour perdre les anciens, c'est souvent le cas avec
ce genre de groupe/dinosaure qui perdure dans le temps.
Yanik : Je
connais surtout ce qu'a couté cet album. Mais pour 20 millions de
dollars, l'album a juste un bon son (et encore tout est relatif).
Preuve que l'argent ne ressuscite pas le talent. En tout cas merci Will
pour cette interviouse.
Interview
riche en enseignements, qui me permettra d'effectuer les chroniques des
deux albums de HEET SEAS...pour COREandCO évidemment, avec sérénité et
doté de précieux renseignements.